Les saints de notre paroisse

Saint Pierre aux Liens

Hérode Agrippa, roi des Juifs, après avoir condamné à mort saint Jacques le Majeur, l’an 43, fit emprisonner saint Pierre. Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance.

Hérode allait le faire comparaître. Or, Pierre dormait, cette nuit-là, entre deux soldats ; il était attaché avec deux chaînes et des gardes étaient en faction devant la porte de la prison.

Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes lui tombèrent des mains. Alors l’ange lui dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. »

Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. » Pierre sortit derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta. Alors, se reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif. »

 

Il se rend alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait une foule en prière. Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se présente pour ouvrir, ayant distingué la voix de Pierre, court l’annoncer dans l’intérieur de la maison. Personne n’y voulait croire : « Vous êtes folle ! » dit-on à cette fille. « C’est son Ange, » disaient les autres. Pierre continuait à frapper. Quelle ne fut pas l’explosion de joie lorsque la porte fut ouverte et que l’on reconnut saint Pierre ! L’Apôtre raconta la merveille que Dieu venait d’accomplir.

 

Les fidèles se firent un devoir de recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent avec un religieux respect. Plus tard, on recueillit aussi avec soin les deux chaînes vénérables portées à Rome par le chef des Apôtres. À peine furent-elles placées l’une près de l’autre, qu’elles s’unirent ensemble, de manière qu’il fut impossible d’y reconnaître aucune soudure. (…) Elles sont précieusement vénérées dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens (en italien San Pietro in Vincoli) de Rome.

 

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

Prière de l’Église de Jérusalem pour Pierre

Extrait de de la Catéchèse de Benoît XVI sur la prière dans les Actes des apôtres, l’école de prière (*) – no 28

(…) Chers frères et sœurs, l’épisode de la libération de Pierre, raconté par Luc, nous dit que l’Église, chacun de nous, traverse la nuit de l’épreuve, mais c’est la vigilance incessante de la prière qui nous soutient. Moi aussi, dès le premier instant de mon élection comme Successeur de saint Pierre, je me suis toujours senti soutenu par votre prière, par la prière de l’Église, surtout dans les moments plus difficiles. Je vous remercie de tout cœur. Par la prière constante et confiante, le Seigneur nous libère des chaînes, nous guide pour traverser toutes les nuits d’enfermement qui peuvent oppresser notre cœur, nous donne la sérénité du cœur pour affronter les difficultés de la vie, y compris le rejet, l’opposition, la persécution. L’épisode de Pierre montre cette force de la prière. Et l’apôtre, même dans les chaînes, se sent paisible, dans la certitude qu’il n’est jamais seul : la communauté prie pour lui, le Seigneur est à ses côtés ; ou plutôt il sait que « la puissance [du Christ] se déploie dans la faiblesse » (2 Co 12, 9). La prière constante et unanime est un précieux instrument pour surmonter les épreuves qui peuvent surgir sur le chemin de notre vie, parce que c’est en étant profondément unis à Dieu que nous pouvons être aussi profondément unis aux autres.

Texte complet : https://www.cursillos.ca/priere/apprendre-a-prier/p120-benoitxvi-pierre.htm

Maternité de la Vierge Marie

La fête de la Maternité de la Vierge Marie, aussi appelée Sainte Marie Mère de Dieu, est une célébration mariale qui met en avant le rôle unique de Marie en tant que mère de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.

Origine et Signification

Cette fête célèbre un dogme central du christianisme : la divine maternité de Marie. En 431, lors du Concile d’Éphèse, l’Église a affirmé que Marie pouvait être appelée Theotokos (littéralement « Mère de Dieu »), car elle est la mère de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. Ce titre souligne que la nature humaine de Jésus n’est pas dissociée de sa nature divine.

La fête est une reconnaissance de la place particulière que Marie occupe dans le mystère de l’Incarnation. En acceptant de devenir la mère du Sauveur, Marie a permis à Dieu de prendre chair en Jésus, véritablement Dieu et véritablement homme. En célébrant sa maternité, les chrétiens honorent son rôle dans le plan de salut.

Date de la Fête

Aujourd’hui, la fête de Sainte Marie Mère de Dieu est célébrée le 1er janvier dans le calendrier liturgique catholique. Elle est aussi la première grande fête mariale de l’année et coïncide avec l’Octave de Noël, prolongeant ainsi la réflexion sur le mystère de la Nativité de Jésus. Cette date est également marquée par la Journée mondiale de la paix instituée par l’Église, soulignant l’exemple de paix et d’amour maternel incarné par Marie.

Célébration Liturgique

Lors des célébrations de cette fête, l’Église rend grâce pour le rôle fondamental de Marie dans l’histoire du salut. Elle rappelle que, par sa maternité, Marie est également une mère spirituelle pour tous les chrétiens. Les textes bibliques de la liturgie évoquent souvent le récit de l’Annonciation, où l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle deviendra la mère du Fils de Dieu, ainsi que des passages sur la Nativité.

Symbole de Maternité Universelle

La fête souligne non seulement la maternité divine de Marie, mais également son rôle comme modèle de foi et d’obéissance à la volonté de Dieu. En tant que mère, elle est un modèle de tendresse, de patience et d’amour. Pour de nombreux chrétiens, elle est un symbole de protection maternelle et d’intercession auprès de Dieu.

Prière à la maternité de Marie très Sainte

Marie, Vierge du Divin Enfantement, nous faisons recours à toi en implorant lumière, défense et secours parmi tous les périls de la vie. Doutes de tout genre troublent notre foi, fatigue et pessimisme menacent notre espérance, l’égoïsme, le ressentiment, l’orgueil nous empêchent d’aimer.

Fais que nous obtenions de Jésus, le Fils de ton sein, une foi plus ferme, une espérance plus solide, une charité plus généreuse ; fais que l’impétuosité des passions, la corruption, l’inconstance ne fassent pas hésiter nos bonnes intentions.

Nous te confions nos familles ; défends-les du péril qui détruit les âmes, qui menace l’amour, la fidélité, la paix. Répands partout ton sourire maternel, fait croître la semence de la bonté, de la laboriosité, du respect.

Oh Mère, éloigne notre jeunesse des périls, en l’aidant à construire un monde nouveau et plus juste sur les fondements d’un Evangile vécu intensément.

Oh Marie, notre Mère et Mère de Jésus, viens parmi nous afin que le Règne de Dieu soit réalisé ; et afin de nous aider à rejoindre le Royaume des cieux.

Amen.

Notre-Dame de l’Assomption

Notre-Dame de l’Assomption est un titre marial qui honore la Vierge Marie dans le mystère de son Assomption, c’est-à-dire son élévation au ciel, corps et âme, à la fin de sa vie terrestre.

Le titre de Notre-Dame de l’Assomption est lié au dogme de l’Assomption, proclamé le 1er novembre 1950 par le pape Pie XII. Il affirme que Marie, ayant achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée directement dans la gloire du ciel. Ce privilège unique est un signe de la victoire de la grâce sur la mort et du rôle central de Marie dans le plan de salut de Dieu.

L’Assomption de la Vierge est une continuation de son rôle comme Mère de Dieu (Theotokos) et modèle parfait de foi et de pureté. En étant assumée au ciel, Marie devient un symbole de l’espérance chrétienne, car elle montre la destinée de tous ceux qui vivent dans la grâce de Dieu : la résurrection et la vie éternelle.

Célébration de Notre-Dame de l’Assomption

La fête de Notre-Dame de l’Assomption est célébrée chaque année le 15 août et constitue l’une des principales fêtes mariales dans l’Église catholique. Cette solennité honore la fin terrestre de Marie et son entrée dans la gloire céleste, préfigurant la résurrection des corps que tous les croyants espèrent.

  • Dans de nombreux pays catholiques, le 15 août est un jour férié et un moment important de rassemblement pour les fidèles. C’est une occasion de pèlerinage, notamment à Lourdes (France), un sanctuaire majeur dédié à la Vierge Marie, ou dans d’autres lieux de dévotion mariale.

  • Des processions, des messes solennelles et des prières spécifiques à Notre-Dame de l’Assomption marquent cette journée, mettant l’accent sur l’espérance, la prière, et l’intercession de Marie pour le monde.

Prière à Notre-Dame de l’Assomption

Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, Toi qui as été élevée corps et âme dans la gloire céleste, Nous te prions avec une confiance filiale.

Reine du ciel, guide-nous sur le chemin de la sainteté, Apprends-nous à suivre Jésus avec la même humilité et obéissance que toi. Ô Marie, toi qui intercèdes pour nous auprès de ton Fils, Obtiens-nous la grâce de vivre dans l’amour et la fidélité.

Nous te confions nos soucis, nos peines, nos joies et nos espérances. Sois notre refuge, notre consolation dans les épreuves. Avec toi, nous espérons atteindre la gloire du ciel Où tu nous précèdes, ô Mère bien-aimée, pleine de grâce.

Amen.

Notre-Dame des 7 douleurs

Notre-Dame des Douleurs, invoquée en latin comme Beata Maria Virgo Perdolens, ou Mater Dolorosa, est l’un des nombreux titres par lesquels est vénérée la Vierge Marie, mère de Jésus.

Ce titre évoque les douleurs endurées par la Vierge Marie tout au long de sa vie terrestre, et plus particulièrement au moment de la Passion de son Fils.

Les origines de la dévotion à Notre-Dame des Douleurs

Depuis très longtemps, les chrétiens font mémoire des douleurs de la Vierge Marie. La consécration de nombreux édifices religieux sous les appellations de Notre-Dame des douleurs ou encore de Notre-Dame de la compassion témoigne de cette réalité.

Cependant, cette dévotion populaire n’a été officialisée qu’au XIIIe siècle : la dévotion aux Douleurs de la Vierge est attestée au Monastère de Schönau, en Allemagne dès l’année 1221 et fut reprise et largement propagée par l’Ordre des Servites, fondé à Florence en Toscane en 1223. L’éclosion de cette dévotion est préparée par les auteurs spirituels des XIème et XIIème siècles.

Suite à cela, la dévotion aux douleurs de Marie s’étend petit à petit, principalement dans les Flandres et en Rhénanie au cours des XIVe et XVe siècles. La liste des sept douleurs est alors fixée vers cette époque :

  • la prophétie du vieillard Siméon, (Luc II, 34-35)

  • le massacre des Innocents et la fuite en Egypte, (Matthieu II, 13-21)

  • la perte de Jésus au Temple de Jérusalem, (Luc II, 41-51)

  • La rencontre de Marie et de Jésus lors du portement de la croix, (Luc XXIII, 27-31)

  • la mise en croix et la mort du Christ, (Jean XIX, 25-27)

  • la déposition de la croix du corps du Christ, (Matthieu XXVII, 57-59)

  • la mise au tombeau de Jésus. (Jean XIX, 40-42).

Les Jésuites publient à partir du XVIIe siècle une série d’ouvrages consacrés aux douleurs de Marie. Parmi eux, on compte par exemple saint Ignace de Loyola, qui vouait un culte particulier à la Vierge des douleurs.

Prière à Notre-Dame des 7 Douleurs

proposée par  Jacques Gauthier, dans Prier la Parole, no 88, 15 septembre 2017, p. 10.

Marie, tu es mère jusqu’au bout.

Tu n’abandonnes pas ton fils aux supplices de la croix et de la mort,

mais tu enfantes avec lui l’humanité nouvelle.

Marie des douleurs

Tu es là,

présente, silencieuse, compatissante,

en écho à sa Passion et à nos souffrances.

Ne délaisse pas tes enfants de la terre qui peinent sous le fardeau de l’épreuve.

Je te contemple debout au pied de la Croix, et je t’accueille chez moi.

La vie jaillit de ton âme traversée d’un glaive.

Tu rends meilleur celui qui te regarde avec amour,

pure grâce de te voir si belle en Dieu, si proche de nos douleurs.

Ève nouvelle,

pleinement mère au pied de nos croix,

guide-nous toujours vers Jésus

pour sa joie et la nôtre.

 

Saint Nazaire & Saint Celse

Martyrs du 1er siècle (✝ 56)

Nazaire et Celse sont des martyrs milanais dont les corps ont été découverts par saint Ambroise, dans les dernières années de son épiscopat.

St Nazaire et Saint Celse sont honorés en même temps parce qu’ils furent unis dans la vie et dans la mort.

Nazaire naquit à Rome, d’un père païen, nommé Africanus, et d’une pieuse mère nommée Perpétue, qui avait été baptisée par saint Pierre. L’enfant répondit admirablement aux leçons maternelles et brilla par ses vertus précoces et son innocence.

Parvenu à sa neuvième année, Nazaire fut sollicité par son père d’abandonner le christianisme mais refusa et devint un des plus fervents chrétiens de Rome. Son père, d’abord irrité, finit par lui fournir lui-même les moyens d’accomplir le projet hardi qu’il avait formé d’aller prêcher la foi.

Nazaire parcourut l’Italie, semant l’Évangile parmi les populations païennes et les édifiant par ses vertus. A Milan, il est cruellement flagellé et chassé de la ville. Près de Nice, il s’attache comme disciple un enfant nommé Celse.

Selon une tradition remontant à saint Ambroise de Milan, Celse était l’enfant d’un notable.. Quand Nazaire y passa pour évangéliser la région, sa mère, convertie au christianisme, le lui confia pour qu’il devienne disciple de Jésus.

Dès lors, Celse et Nazaire ne devaient plus se séparer. Les conversions se multiplient d’une manière étonnante ; Nazaire est de nouveau soumis à de cruelles tortures, puis rendu à la liberté, à la condition de ne plus reparaître dans ce pays.

 

Les deux saints jeunes gens remontent alors les Alpes, arrivent à Embrun, où leur zèle opère des prodiges de conversions. Vienne, Genève, Trèves entendent tour à tour leur voix, rendue éloquente par l’amour de Jésus-Christ. Les contradictions et la persécution donnent à leur prédication une fécondité nouvelle.

Condamnés à être noyés, ils marchent sur les ondes comme sur une terre ferme. Après cet éclatant miracle, Nazaire et Celse reprennent la route de Milan, où ils sont bientôt arrêtés comme chrétiens et zélateurs de la foi.

A la lecture de la sentence de mort, ils se jettent, joyeux, dans les bras l’un de l’autre : « Quel bonheur pour nous, s’écrie Nazaire, de recevoir aujourd’hui la palme du martyre ! – Je Vous rends grâces, ô mon Dieu, dit Celse, de ce que Vous voulez bien me recevoir, si jeune encore, dans Votre gloire. » Ils sont alors conduits sur une place publique de Rome, où ils ont la tête tranchée, vers l’an 56 de l’ère chrétienne.

Prière à Saint Nazaire et Saint Celse

proposée par Aude catholique.fr

Voici que brille, Seigneur, par ta grâce, le jour d’anniversaire du martyre des saints Nazaire et Celse. Que leur passion, aujourd’hui glorieuse, soit pour nous à jamais une efficace protection, comme elle fut pour eux source d’une éternelle splendeur. Par Jésus Christ.

 

Saint Bauzille

Baudille, Bauzile, Bauzille, Bauzély, Baudelle, Baudière, Beauzire* ou Baudelius est un martyr de Nîmes au troisième siècle.

Saint Baudile est une figure chrétienne emblématique de Nîmes et d’autres régions de France, où il est vénéré comme martyr. Originaire d’Orléans, il s’installa à Nîmes avec son épouse pour y évangéliser à une époque où la ville n’avait ni église constituée ni évêque. Refusant de participer à un culte païen malgré les pressions et les coups, il fut condamné à mort et décapité hors des remparts de la ville, probablement vers la fin du IIIe siècle ou au début du IVe siècle, sous le règne de l’empereur Dioclétien.

 

Son tombeau devint un lieu de pèlerinage pour les habitants de Nîmes, et un monastère fut construit à l’endroit où son corps reposait. Saint Baudile est reconnu comme le patron de la ville de Nîmes. Ses reliques ont une histoire mouvementée : elles furent transférées par une communauté de bénédictins à Cessy-les-Bois (dans la Nièvre) lors de l’invasion des Maures au IXe siècle. Le monastère où elles étaient conservées fut détruit pendant les guerres de religion au XVIe siècle.

La dévotion à Saint Baudile s’est répandue à travers de nombreuses paroisses en France et même à l’étranger. Des lieux comme la chapelle Saint-Baudière à Marzy (Nièvre) lui sont dédiés, et sa fête était célébrée le 20 mai dans l’ancien calendrier du diocèse de Nevers jusqu’à la réforme de 1913.

Prière à St Bauzille

Glorieux saint Bauzille, Apôtre plein de zèle, Martyr par amour du Christ,

Obtiens-nous une foi profonde, une espérance ferme, un amour brûlant pour le Seigneur afin que nous puissions dire avec toi : « Ce n’est plus moi mais le Christ qui vit en moi ».

Aide-nous à devenir des apôtres qui servent l’Église avec une conscience pure, des témoins de sa grandeur et de sa beauté au milieu des ténèbres de notre temps.

Avec toi nous louons Dieu notre Père, A lui la gloire, dans l’Église et dans le Christ Pour tous les âges et tous les siècles.

Saint Étienne

Diacre et premier martyr (✝ 35)

Étienne, qui porte un nom grec (stephanos, le couronné), apparaît parmi les disciples des apôtres dans la première communauté chrétienne de Jérusalem. Quand des disputes s’élèvent au sujet des veuves hellénistes et des veuves juives, on pense tout de suite à lui et il devient le premier des sept diacres chargés du service des tables. Il s’en acquitte à merveille sans pour autant se trouver exclu du service de la Parole.

Ce n’est pas en effet pour son service de charité qu’il est arrêté mais bien pour avoir, devant des représentants de la « synagogue des Affranchis », proclamé avec sagesse l’Évangile de Jésus, le Christ. On le conduit devant le sanhédrin. Il parle. On l’écoute longuement sans l’interrompre. Toute la prédication des apôtres défile dans son discours qui se termine par une vision divine : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu. » C’en est trop. On se saisit de lui, on l’entraîne, on le lapide sous les yeux d’un certain Saul.

St-Étienne meurt et devient le premier martyr, dont le premier fruit sera la conversion de Saul sur le chemin de Damas, pour qui le ciel s’est ouvert aussi.

Prière à St Étienne

Seigneur, aide-moi à m’intéresser et à prier pour ceux qui, dans différentes parties du monde, souffrent et meurent encore pour la foi. A l’image de St Étienne, guide-moi afin que je témoigne de l’Évangile avec constance, avec douceur et avec confiance et que je crois que la semence du bien portera du fruit, même si je ne vois pas de résultats immédiats.

Saint Barthélemy

Apôtre – (✝ vers l’an 71)

Barthélemy est un Juif de Galilée et un des douze apôtres de Jésus de Nazareth. La tradition chrétienne antique l’identifie au disciple Nathanaël. Son nom figure dans les listes d’apôtres des trois évangiles synoptiques (en Mt 10:2-3; Mc 3:16-19 et Lc 6:13-16) et du livre des Actes des Apôtres (en Ac 1:13).


Le début de l’Évangile selon saint Jean donne un portrait fort vivant de Nathanaël. À cet homme de Cana en Galilée, Philippe vient annoncer : « Celui de qui il est écrit dans la Loi et les Prophètes, nous l’avons trouvé. C’est Jésus, le fils de Joseph de Nazareth. » La réaction de Nathanaël est franche et spontanée (avec ce qu’elle suppose de rivalités de villages !) : « De Nazareth, que pourrait-il sortir de bon ? »

Jésus passe et fixe son regard sur lui ; il lance une appréciation pleine d’humour : « Voici un véritable fils d’Israël qui ne sait pas mentir !  » (qui dit ce qu’il pense, sans détour). Nathanaël, tout retourné, lui demande : « Mais, tu me connais ? ». Jésus lui fait cette réponse :  « Avant même que Philippe ne t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai remarqué ». Que voulait-il signifier ? À l’époque du Christ, dans les commentaires des rabbins Juifs, le figuier était comparé à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. L’expression « être sous le figuier » pouvait s’appliquer à quelqu’un qui s’intéresse intensément aux saintes Écritures.

Tout aussi spontanément qu’il était sceptique, il accorde sa foi et sa confiance. Il proclame : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ». La tradition des Églises d’Orient rapporte de l’apôtre Barthélemy-Nathanaël qu’il évangélisa, après la Pentecôte, la Phrygie, les rives du Bosphore et l’Arménie. La tradition rapporte qu’il serait allé jusqu’en Inde : saint Pantène qui évangélisa ce pays y aurait trouvé l’Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélemy.

De retour dans la Grande Arménie, selon la Légende dorée, il aurait été mis à mort par le frère du roi et aurait été écorché vif, crucifié et décapité. Suite à diverses péripéties, le corps de saint Barthélemy est réputé être aujourd’hui à Rome, et son chef à Toulouse.

Toutes ces traditions sont reprises par l’Église apostolique arménienne qui en fait le « premier illuminateur du pays d’Arménie »

Prière à St Barthélemy

Saint Barthélemy, tu as été appelé par Jésus pour devenir son disciple.

Nous te confions notre foi, apôtre zélé. Que nous puissions dire comme toi : « Seigneur ! Tu es le Fils de Dieu ! » Que nous sachions annoncer Jésus-Christ, Rédempteur du monde.

Saint Barthélemy, Jésus a dit de toi « Il ne sait pas mentir ! »

Nous te confions notre vie, témoin de Celui qui est la Vérité. Que nous puissions témoigner avec ta force et dans la vérité de la présence et de la miséricorde de Jésus.

Saint Barthélemy, Dieu t’a donné des dons particuliers comme celui de délivrer les possédés, de guérir toutes les infirmités.

Nous te confions nos malades, ami du Tout-Puissant, chasse toute sorte de mal. Qu’aucun démon ne nous tourmente.

Saint Barthélemy, Dieu t’a donné la Sagesse, car les rois, les peuples se faisaient baptiser en t’entendant.

Nous te confions, ceux qui ne connaissent pas encore l’amour de Dieu, prédicateur de feu. Que tous les pécheurs obtiennent la grâce de la conversion.

Saint Barthélemy, tu as fait des miracles éclatants, ton zèle et tes prodiges ont changé la face des contrées où tu allais.

Nous te confions l’Église, thaumaturge du Christ, qu’elle convertisse, comme toi, les foules. Que ta prière nous obtienne beaucoup de saints prêtres et évêques.

Saint Césaire d’Arles

Évêque d’Arles, Père de l’Église (+ 542)

Né près de Chalon-sur-Saône vers 470, dans une famille gallo-romaine chrétienne, Césaire se fit moine à l’abbaye de Lérins, à l’âge de 20 ans. Il se livra avec ardeur au travail, à la prière, au jeûne, et en tomba malade. On l’envoya se soigner chez le sénateur Firminus à Arles. Dans cette ville, il rencontra des personnages cultivés. L’évêque Éone l’agrégea à son clergé et lui confia la direction d’un monastère voisin. Devenu évêque d’Arles en 503, Césaire continua à vivre comme un moine, fidèle à la prière et à la pénitence.

Il se dépensa sans compter pour son peuple, soucieux de lui donner une formation chrétienne solide tout en le protégeant contre les exactions des Barbares. Nommé vicaire du Siège Apostolique pour la Gaule et l’Espagne en 513, ce titre lui permit d’exercer une véritable autorité et son influence ne tarda pas à s’étendre bien au-delà de la Provence. Il s’affirma comme un véritable chef.

S’il tint tête aux envahisseurs, il agit plus encore dans les conciles des évêques de Provence, qu’il présida à Arles (524), à Carpentras (527), à Orange et à Vaison (529), à Marseille (533). C’est au concile d’Orange que furent précisés le dogme du péché originel et la nécessité de la grâce pour les débuts de l’acte de foi, le désir de salut et la prière. Et le concile affirma que tous les baptisés avaient la possibilité d’accomplir, avec la coopération de Dieu, ce qui était nécessaire au salut de leur âme.

De toutes les taches épiscopales, il aima par-dessus tout la prédication. Dans ses homélies simples et vivantes, il a fait passer le plus assimilable de la pensée de saint Augustin si bien que le Moyen-Âge a souvent confondu l’œuvre du disciple avec celle du maître. Arrêté deux fois par les rois Goths, il subit la prison et l’exil avant d’être reconnu innocent. Il mourut le 27 août 542, en la veille de la fête de saint Augustin, après avoir gouverné son diocèse pendant 40 ans. Comme ce jour est occupé au calendrier romain par sainte Monique, sa fête est fixée au 26 août dans les églises de France.

Sermon 38 de St Césaire d’Arles

« Sachez, frères très chers, qu’il y a deux sortes d’aumônes : l’une du cœur, l’autre d’argent. L’aumône du cœur consiste à remettre le tort que l’on t’a fait. Car parfois, tu cherches à donner quelque chose à un indigent et tu n’as pas de quoi ; mais tu as tout ce qu’il faut pour pardonner au pécheur, et autant que tu le veux.

De l’or, de l’argent, des vêtements, du blé, du vin et de l’huile, il peut arriver que tu n’aies pas de quoi en donner aux pauvres ; mais pour ce que tu veux pour toi-même et de pardonner à tes ennemis, jamais tu ne pourras t’en excuser : car si dans ta cave ou dans ton grenier tu n’as rien que tu puisses donner, tu peux sortir du trésor de ton cœur quelque chose à offrir.

Remarquez bien mes frères : l’aumône de la charité vaut par elle-même et en l’absence de biens terrestres, tandis que l’aumône matérielle ne vaut rien du tout si elle n’est pas offerte de bon cœur. Et puisque, comme vous le voyez vous-mêmes, frères très chers, en l’absence de biens terrestres, la charité et l’amour de nos ennemis suffisent largement et abondamment pour la rémission de tous les péchés, il ne vous restera aucune excuse à ce sujet au jour du Jugement, et personne ne pourra dire qu’il n’a pas eu de quoi racheter ses péchés. »

Saint Hilaire de Poitiers

Saint Hilaire est né en 315 dans une famille noble païenne d’Aquitaine. Son éducation est stricte et jeune, il apprend le latin et le grec. C’est grâce à cette connaissance qu’il a l’occasion d’étudier les textes qui le poussent à se convertir.

Il reçoit le baptême en 345, il a 30 ans. Son envergure le désigne à l’attention des fidèles. Il est élu évêque de Poitiers, rencontre saint Athanase d’Alexandrie, alors en exil en Gaule à cause de l’hérésie arienne. Il combat à son tour cette hérésie et défend avec force le « Dogme Trinitaire » du concile de Nicée. 

La particularité du « Dogme Trinitaire » est qu’il fait du Père, du Fils et du Saint-Esprit trois entités consubstantielles de toute éternité, alors que les partisans d’Arius voit en Jésus, le fils de Dieu, un être créé et donc inférieur au Père.

Cette dispute prend un tour politique et Saint Hilaire est contraint à l’exil en 356 sur ordre direct de l’empereur romain Constance II. Il s’installe en Phrygie et y découvre la théologie grecque.

Il y compose son principal ouvrage « De Trinitate ». Cette oeuvre est le premier traité de théologie chrétienne rédigé en latin. De tous les Pères Latins, il est celui dont la pensée est la plus proche des Pères Grecs.

De retour en Gaule en 361, il fait triompher à la fois l’orthodoxie et la paix religieuse. En accueillant saint Martin, pour fonder le monastère de Ligugé, il favorise l’instauration du monachisme en Gaule.

Invocation à Saint Hilaire

Ô Seigneur, notre Dieu, qui avez comblé de gloire notre saint évêque, cet illustre docteur qui a été une des lumières de l’Église et qui a tant aimé la loi divine; qui a défendu, au prix de sa liberté, la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, attaqué par les Ariens: daignez, ô mon Dieu, par son intercession, nous préserver de tout ce qui pourrait nuire à notre salut en ce monde. Nous vous en prions par Notre Seigneur Jésus-Christ.

Ainsi soit-il.

 

Saint Jean-Baptiste

Jean est vénéré comme un grand saint, considéré par Jésus lui-même comme le plus grand parmi les hommes. Il est vu comme faisant le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament.

Sa nativité est célébrée le 24 juin, six mois avant Noël.

Jean naît d’une vieille femme stérile. Il est au terme des Prophètes. Le Christ naît d’une jeune vierge. Il est l’avenir Dieu. La naissance de Jean affronte l’incrédulité et son père devient muet. Marie croit à la naissance du Christ et elle l’engendre par la foi. Saint Augustin – Sermon sur la naissance de Jean Baptiste.

 
 

Jean est né de parents âgés, Zacharie et Élisabeth, sa naissance ayant été annoncée par l’archange Gabriel. Il était le cousin de Jésus et aurait reconnu sa présence alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère.

Jean est considéré comme le dernier prophète avant la venue du Christ. Sa mission était de préparer le peuple à l’arrivée du Messie en prêchant la repentance et en baptisant dans le Jourdain. Il est décrit comme vivant de manière ascétique dans le désert, vêtu de peaux de bêtes.

Jean a baptisé Jésus dans le Jourdain, le reconnaissant comme le Messie attendu. Il a déclaré que Jésus devait croître tandis que lui-même devait diminuer, accomplissant ainsi sa mission de précurseur.

Jean fut emprisonné et décapité sur ordre d’Hérode Antipas, après avoir dénoncé son mariage illégitime avec Hérodiade. Sa mort est commémorée le 29 août dans le calendrier liturgique.

Prière à Saint Jean-Baptiste

Ô bienheureux Jean,
toi qui as baptisé le Fils de Dieu,
tu étais rempli de l’Esprit Saint
avant même d’être enfanté.
Et tu reconnaissais Dieu
avant que le monde ne l’ait connu.
Tu as reconnu la Mère de ton Dieu
avant que ta mère l’ait saluée.
Ami de Dieu, intercède pour nous. Amen.

Saint Anselme de Canterbury (1033-1109)

 

Saint Didier (de Langres)

Saint Didier, saint Dizier en Champagne, saint Desery et saint Drezery en Languedoc et en Italie, saint Désir en Pays-Bas.

Évêque de Langres (+407)

On sait peu de chose de Didier de Langres. La date même de sa mort est contestée, comme est incertaine la date initiale du siège épiscopal de Langres dont il aurait été le troisième titulaire. Il semble qu’il soit très souvent confondu avec d’autres Didier, saints comme lui : Didier d’Avignon, Didier de Vienne.

Laboureur originaire de Gênes, il serait devenu évêque grâce à une révélation faite aux notables et fidèles de la ville de Langres, cherchant un successeur à l’évêque Saint Juste, décédé. Témoin des maux que les barbares Vandales faisaient souffrir à son peuple, il alla, dit-on, trouver leur roi pour tâcher de l’adoucir ; celui-ci ordonna de l’égorger sur le champ et l’évêque présenta volontiers sa tête pour le troupeau confié à ses soins.

 » Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. »

Saint Jean, X.

 
 

Prière à Saint Didier

Dieu tout-puissant et éternel,
qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints,
donnez-nous de nous réjouir avec reconnaissance en célébrant la mémoire du bienheureux Didier, qui, martyr et pontife de votre Fils, a rendu témoignage par son sang aux œuvres de son saint ministère,
et a confirmé par son exemple ce qu’il a enseigné par ses paroles.

Par le même Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Saint Martin (de Tours)

Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux, né dans l’Empire romain, est l’un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Grégoire de Tours.

Sa vie est essentiellement connue par la Vita sancti Martini (Vie de saint Martin) écrite à la mort du saint en 396-397 par Sulpice-Sévère, qui fut l’un de ses disciples.

Alors que l’âge légal de l’enrôlement est de dix-sept ans, le père force son fils de quinze ans à entrer dans l’armée.

La scène de la charité de Martin : Affecté en Gaule, à Amiens, un soir de l’hiver 334, le légionnaire Martin partage son manteau militaire (la chlamyde faite d’une pièce de laine rectangulaire) avec un déshérité transi de froid, car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse : le manteau appartenait à l’armée, mais chaque soldat pouvait le doubler à l’intérieur par un tissu ou une fourrure, à ses frais. La nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. Le reste de son manteau, appelé « cape » sera placé plus tard à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l’origine du mot chapelle.

Saint Martin reçoit le baptême la nuit de Pâques 339, à 22 ans. Deux ans plus tard, la veille d’une bataille contre les Alamans à Worms, il lui est demandé de sacrifier au culte impérial. Il refuse et de sacrifier et de combattre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à l’ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les barbares demandent la paix.

En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350. Son statut d’ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre : aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l’évêque. Martin, tel les prophètes thaumaturges Élie et Élisée, se voit attribuer un pouvoir de thaumaturge — il ressuscite un mort et opère de nombreuses guérisons — doublé de celui d’un exorciste. Au cours du même voyage, il rencontre le Diable.

Dans la région des Alpes, il est un jour attaqué par des brigands. L’un des voleurs lui demande s’il a peur. Martin lui répond qu’il n’a jamais eu autant de courage et qu’il plaint les brigands. Il se met à leur expliquer l’Évangile. Les voleurs le délivrent et l’un d’eux demande à Martin de prier pour lui.

La chrétienté est alors déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius, qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’Église orthodoxe ; à cette époque les ariens sont très influents auprès du pouvoir politique. Alors qu’Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux, tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi ; cette position peut du reste n’être que tactique, le père essayant de défendre son statut social privilégié.

En Illyrie, c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin, qui est un fervent représentant de la foi trinitaire, doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens, car il est publiquement fouetté puis expulsé. Il s’enfuit et se réfugie à Milan, mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé. Il se retire en compagnie d’un prêtre dans l’île déserte de Gallinara, non loin du port d’Albenga et se nourrit de racines et d’herbes sauvages. Martin s’empoisonne accidentellement avec de l’hellébore et il s’en faut de peu qu’il ne meure.

En 360, avec les canons du concile de Nicée, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.

Alors âgé de 44 ans, il s’installe en 361 sur un domaine gallo-romain qu’Hilaire lui indique près de Poitiers. Martin y crée un petit ermitage, que la tradition situe à 8 km de la ville : l’abbaye de Ligugé, où il est rejoint par des disciples. Il y crée la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de Martin pendant dix ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme un saint homme.

En 371 à Tours, l’évêque en place Lidoire vient de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à l’épiscopat. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement ; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine.

Les autres évêques ne l’aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers. Désormais, même s’il est évêque, il ne modifie en rien son train de vie. Il crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière. Les moines doivent se vêtir d’étoffes grossières sur le modèle de saint Jean-Baptiste qui était habillé de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pêchent dans la Loire ; leur vie est très proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apôtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes où s’isolent des moines ermites.

Tout ce monde voyage à travers les campagnes à pied, à dos d’âne et par la Loire ; car Martin est toujours escorté de ses moines et disciples, sans doute en grande partie pour des raisons de sécurité car il ne manque pas de voyager très loin de Tours. Ailleurs l’autorité de l’évêque est limitée à l’enceinte de la cité, avec Martin elle sort des murs et pénètre profondément à l’intérieur des terres. Martin semble avoir largement sillonné le territoire de la Gaule ; là où il n’a pas pu aller, il a envoyé ses moines.

À cette époque les campagnes sont païennes, il les parcourt donc faisant détruire temples et idoles. Il prêche avec efficacité les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l’utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait : ainsi il dit d’une brebis tondue « qu’elle accomplit le précepte de l’évangile basé sur le partage ».

Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages et, comprenant fort bien l’homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrétienne est encore essentiellement urbaine.

Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, il explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l’évêque ; ce sont les martins-pêcheurs.

Au soir de sa vie, sa présence est requise pour réconcilier des clercs à Candes-sur-Loire, à l’ouest de Tours ; l’urgence de l’unité de l’Église fait que malgré sa vieillesse, il décide de s’y rendre. Son intervention est couronnée de succès, mais, le lendemain, épuisé par cette vie de soldat du Christ, Martin meurt à Candes, à la fin de l’automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendres comme mouraient les saints hommes. Au moment de sa mort, les personnes qui l’entourent rapportent avoir vu son corps paraître blanc comme neige.

Une légende veut que les fleurs se soient mises à éclore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l’expression « été de la Saint-Martin ».

Prière à St Martin

Saint Martin,
Toi qui as parcouru les routes d’Europe,
Toi qui as vécu à la suite de Jésus en vrai disciple,
Toi qui as partagé ton manteau avec un pauvre par amour du Christ,
Toi qui nous aides à reconnaître son visage en toute personne pour servir et aimer,
Toi qui as lutté contre le mal et qui es passé sur la terre en faisant le bien,
Intercède pour nous en ces temps difficiles,
Protège-nous en ces temps de détresse,
Donne-nous d’être persévérants et de garder la paix dans les épreuves,
Sois notre protecteur et conduis-nous sur le chemin de la vie éternelle.

Amen

Saint Joseph

Saint Joseph, père adoptif de Jésus-Christ et époux de la Vierge Marie.

St Joseph apparaît dans les évangiles de Luc et Matthieu. Descendant du roi David et charpentier à Nazareth, Joseph est le fils de Jacob et a pour frère Alphée, père des apôtres Jacques et Jude, appelés « frères de Jésus » dans les Évangiles.

Vers trente ans, il est choisi pour épouser Marie, vierge consacrée au Temple. Avant leur mariage, Marie reçoit la visite de l’archange Gabriel et devient enceinte du Sauveur. Joseph accepte ce mystère, guidé par un ange qui, dans ses songes, lui révèle que l’enfant vient de Dieu. Plus tard, l’ange le dirige pour protéger la Sainte Famille, d’abord lors de la fuite en Égypte pour échapper à Hérode, puis pour leur retour à Nazareth après la menace écartée.

Joseph meurt avant la vie publique de Jésus, entouré de Marie et Jésus, ce qui en fait le patron de la bonne mort. L’Église célèbre sa fête le 19 mars, et lui consacre tout le mois de mars.

 

Saint Joseph, souvent appelé « le grand silencieux » dans l’histoire de la Bible et de l’Église, est un modèle de discrétion. Contrairement à la Vierge Marie, dont quelques paroles nous sont rapportées dans les Evangiles, aucune phrase de Joseph n’a été transmise. Ce silence ne nuit pas à sa sainteté, mais lui confère au contraire une grande profondeur. Il répond à l’appel de Dieu en acceptant de prendre Marie pour épouse et de veiller sur Jésus, né par l’action de l’Esprit Saint. Son obéissance à Dieu dans le silence témoigne d’une foi profonde et d’une grande justesse spirituelle, ce qui lui vaut d’être qualifié de « juste » par l’évangéliste Matthieu. Dans la Bible, ce terme renvoie à la sainteté, c’est-à-dire à l’harmonisation de la volonté de Joseph avec celle de Dieu.

Saint Joseph, patron des pères, représente un modèle de figure paternelle adoptive. Un père doit accepter, aimer et protéger son enfant, même s’il n’est pas biologiquement sien, tout comme Joseph a accepté et élevé Jésus. Ce processus d’adoption, que vivent les pères, rappelle que l’amour, l’engagement et la responsabilité sont au cœur de la paternité, quels que soient les liens de sang. Le rôle de Joseph est une illustration de la nécessité d’adopter non seulement un enfant, mais aussi les réalités de la vie : accepter notre corps, notre famille, notre pays et nos missions, en évitant les comparaisons stériles qui mènent à l’amertume.

Joseph est aussi un modèle pour les évêques, dont la fonction est de veiller sur le troupeau de Dieu, tout comme il a veillé sur la Sainte Famille. Joseph, le protecteur silencieux, incarne la sagesse de l’action discrète mais juste, et son exemple nous invite à écouter et à pratiquer la parole de Dieu pour atteindre la vraie félicité (Luc 11, 28).

 

Prière à St Joseph

Je vous salue, Joseph,
Vous que la grâce divine a comblé.
Le sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux.
Vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus,
l’enfant divin de votre virginale épouse est béni.
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu,
priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours,
et daignez nous secourir à l’heure de notre mort.

Amen.